Le sport appelant l’effort, et l’effort entraînant les records, l’histoire de l’athlétisme sur piste en est riche. Tour d’horizon des performances frappantes.

 

BEN JOHNSON

9″79 (100 M)

En battant deux records du monde, en 1987 aux championnats du monde à Rome (9’83) puis à Séoul, aux Jeux olympiques de 1988 (9’79), le Canadien mettait fin à la suprématie de Carl Lewis, pensait-on. Convaincu de dopage à trois reprises, il fut exclu du circuit en 1993, ses records annulés et ses médailles lui furent retirées. Cocassement, il occupa le poste de préparateur physique de Diego Maradona en 1997.

MAURICE GREENE

9″79 (100 M)

Avec un pitbull tatoué sur le biceps (également illustré par « GOAT », Greatest Of All Time), Greene, représentait un athlétisme musculeux, à des années-lumière de Bolt, si gracieux. En juin 1999, il égale le record en toc de Ben Johnson, qu’il détiendra pendant six ans. En août, aux championnats du monde à Séville, nouvel exploit : il devient le premier à remporter trois médailles d’or : 100 m, 200 m et 4 x 100 m.

CARL LEWIS

9″86 (100 M)

Neuf titres olympiques, huit de champion du monde, soixante-dix victoires consécutives en dix ans de saut en longueur : avant l’apparition d’Usain Bolt, il était le Monsieur Record de l’athlétisme – et d’ici Londres 2012, il pourra se vanter d’être le seul coureur à avoir remporté deux titres olympiques sur 100 m, à Los Angeles en 1984 et à Séoul en 1988. « Athlète du siècle » selon le Comité national olympique, végétalien militant, il entame une nouvelle carrière et se présente aux prochaines élections sénatoriales de 2012 dans le New Jersey, sous étiquette démocrate (voir notre sujet  en page 84).

JIM HINES

9″95 (100 M)

Le 14 octobre 1968, aux Jeux de Mexico, Hines va réussir le tour de force de courir le 100 m en moins de dix secondes. Son record tiendra quinze ans. Il mit un terme à sa carrière de sprinteur dans la foulée, pour signer avec l’équipe de football (américain) des Miami Dolphins. Où il ne joua quasiment pas, gagnant à l’entraînement le surnom de « Oops »…

CHRISTOPHE LEMAITRE

9″98 (100 M)

Triple champion d’Europe à Barcelone en 2010, sur 100, 200 et 4 x 100 m, Lemaitre, en descendant sous la barre des 10 secondes, en 2010, établit un record de France et rejoint une élite : seuls 72 sprinteurs courent le 100 m en moins de dix secondes. Le prince du sprint français a-t-il une chance face au roi Usain ? Réponse à Daegu cette année, puis à Londres en 2012. Sa nouvelle performance (9’96), le 7 juin 2011, peut le laisse espérer…

JESSE OWENS

10″2 (100 M)

Parfois, c’est un symbole qui vous fait entrer dans l’histoire. Owens y allia la performance : avec un record du monde sur la distance reine, en battant celui du 200 m, du 4 x 100 m, et en remportant le saut en longueur. Et le tout, aux JO de Berlin en 1936, devant Hitler…

MICHAEL JOHNSON

43 »18 (400 M)

Eclipsé par Carl Lewis, malgré quatre titres olympiques, neuf mondiaux, Johnson tient pourtant un record du monde, en 400 m (43’18). En 2000, deux de ses équipiers sur le relais 4 x 400 ont été convaincus coupables de dopage. Il rendit sa médaille d’or avant d’être inquiété. Classe ultime ? Crainte d’une punition médiatico-officielle ? Il renonça en tout cas à une cinquième médaille d’or et à un nouveau record du monde.

EMIL ZÁTOPEK

28’54″2 (10 000 M)

La « Locomotive tchèque » se fit remarquer aux Jeux olympiques d’Helsinki de 1952, en remporta pas moins de trois médailles d’or, sur 5 000 m, 10 000 m et marathon (le seul à pouvoir s’en enorgueillir). Son amitié pour le légendaire Alain Mimoun, un sens de l’humour sec – « Si vous voulez gagner, courez le 100 m, si vous voulez découvrir une autre existence, courez un marathon », et sa trajectoire douloureuse (il fut expédié dans une mine d’uranium pour ses prises de position démocratiques) l’ont distingué. Jean Echenoz lui a consacré, en 2008, le renversant Courir (Editions de Minuit).