Style Le 02/05/2016 par Felix Besson

Paul Szczerba, fondateur de Balibaris

Ils sont jeunes, fourmillent d’idées, et proposent des concepts singuliers aux sérieux atouts allure. Considérés comme la jeune garde de la création actuelle, ce sont également de redoutables businessmen qui, à coups de silhouettes efficaces, de rentabilité et de fabrication inédite, renversent les codes du luxe actuel. L’Optimum s’est entretenu avec les 7 jeunes hommes les plus prometteurs du moment, afin de comprendre les rouages de leur réussite fulgurante. Le troisième n’est autre que Paul Szczerba.

Par Félix Besson

 

C’est LE label masculin qui continue son ascension vers les hautes sphères. Lancé il y a cinq ans par un talentueux ex-HEC, Paul Szczerba, Balibaris propose un style à la cool, apprêté sans être guindé, bien coupé sans faire vieil académicien sur le retour. Les basiques sont twistés de matières confortables, des jerseys, toiles épaisses et autres mailles top niveau, l’allure est radicale, efficace, tout ce dont un homme a besoin au final. Avec l’entrée de l’ex-DG du groupe SMCP dans le capital de la marque, on attend des retombées pharaoniques et un développement exponentiel dans les années à venir. Profil parfait dans la lignée des businessman du style, le créateur/entrepreneur nous livre son point de vue de la situation.

Comment avez-vous trouvé vos investisseurs ? 

J’ai lancé la marque il y a cinq ans. Ca me faisait assez peur de me lancer dans le prêt-à-porter, je n’y connaissais rien du tout. J’étais allé à une conférence à l’IFM-HEC, où Frédéric Biousse, actionnaire et dirigeant de SMCP à l’époque, en donnait sa vision. C’était carré, précis, je trouvais ça très rationnel. Ce qui m’a rassuré et porté dans l’idée de lancer ma marque. Il était déjà client du site internet, il passait de très grosses commandes, du genre 15 chemises d’un coup. Il y a un an, je l’ai contacté pour le remercier. Il m’a répondu dans les deux minutes qu’il avait demandé au directeur d’HEC mes coordonnées, on s’est ensuite rencontrés. Le fond a été monté le 20 janvier et l’investissement dans la foulée.

L’idée de faire du prêt-à-porter est partie de cette conférence à l’IFM ?
Non. Je pensais me lancer à 30, 35 ans, après avoir acquis de l’expérience. Finalement je me suis lancé plus tôt que prévu. Pourquoi le prêt-à-porter ? Je ne voulais pas faire une start-up dans les services, dans l’informatique. J’aimais bien le fait d’acheter du retail, d’acheter quelque chose et de le revendre. Et d’avoir du coup tout de suite les bénéfices de la création d’entreprise.

Essayez-vous de trouver le créneau manquant dans le secteur du menswear? 

Exactement. Ca a démarré par les cravates. Pas parce que je suis passionné de cravates, mais parce que c’était la vague Mad Men, il y avait de ce fait un créneau à exploiter. Il n’y avait que des cravates de banquiers, du rouge, du gris et des trucs très larges sur le marché. Et rien de moderne. On avait l’impression d’être déguisé en vieux financiers lorsqu’on allait à un mariage. Pareil sur les matières, c’était en soie ou en satin hyper voyant. Pour balancer, j’ai mis de la laine dedans.

Quelle est la chronologie-produits de la marque? 

Les cravates on été lancées en décembre 2010, le prêt-à-porter en septembre 2011, pour la collection automne-hiver 2012. Le tout sur internet. Le digital était une bonne alternative puisque toutes les marques n’avaient pas forcément de page web, c’était très mal fait. C’était donc facile de paraître beaucoup plus fort, alors que nous étions beaucoup plus petit que les autres en terme de chiffre d’affaire. L’avantage d’être petit, c’était d’avoir un super service client. Pour le coup, on sortait vraiment du mail standardisé : on essayait de nouer une relation avec le client, via des mails sur-mesure. Je pense que c’était indispensable pour une petite marque. Maintenant c’est devenu le motto de tout le monde sur Internet. On ne parle pas que du produit bête et méchant. L’acte d’achat est donc un peu plus intéressant pour le client et pour le vendeur aussi.

Qui est l’homme Balibaris aujourd’hui ?

En regardant les chiffres, l’âge du client sur le e-shop et en boutiques est presque identique : il a 31,8 ans sur la page web, 31,2 en magasin. Le coeur de cible est un trentenaire qui a juste envie de bien s’habiller, de trouver la bonne pièce qui soit facile à associer. On accueille autant des garçons de 15 ans qui viennent s’acheter leur première chemise avec leurs parents que des sexagénaires qui aiment s’acheter un joli pull ou une veste. Je veux à tout prix être le plus universel. Aujourd’hui, les hommes n’ont pas envie d’acheter un total look d’une marque, on a juste envie de piocher ce qui nous intéresse.

Comptez-vous exporter Balibaris? 

Oui. En France, on arrivera à 30 boutiques. A partir de 2017, on s’ouvre à l’international. On a déjà une boutique actée à Bruxelles, pour début 2017. Nous nous déplacerons ensuite vers toutes les grandes villes des pays limitrophes : Angleterre, Bénélux, Allemagne, Espagne, Italie. Avec à chaque fois dans quelques villes, un ou deux corners et une ou deux boutiques. Nous démarchons d’ores et déjà les retailers pour tâter le terrain.

 

Balibaris en 5 chiffres :

5 ans d’activité depuis sa création

40, le nombre de salariés dans l’entreprise

3M, le chiffre d’affaire pour l’année 2015

20 nouveau points de vente attendus d’ici la fin de l’année

10, l’indice par lequel le label compte multiplier son CA d’ici 4 ans

Boutique Balibaris, 117 rue Vieille du Temple, 75003 Paris, www.balibaris.com

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