Goût du jour Le 02/06/2016 par Eugénie Adda

Street map : les nouveaux lieux du sucré

Puisque les grèves nous empêchent de fuir un Paris noyé sous les eaux, autant enrober son spleen dans bonne couche de sucre. Ca tombe bien, la capitale, pas bégueule, a de quoi nous y aider. Guide de survie en 5 étapes pour faire grimper sans regret son indice glycemique.
Par Eugénie Adda

Popu-tradi : La pâtisserie Yann Couvreur

L’ambiance : on aurait pu croire que l’ex-star du Prince de Galles ce serait installée entre la rue Saint-Honoré et le boulevard Saint-Germain. Pas du tout. C’est bien en plein Belleville, juste en face du métro Goncourt, que le pâtissier de 33 ans a posé son grand navire en bois clair. A l’intérieur, une déco végétale aux détails cuivrés signée Philippe Di-Meo, avec un comptoir où avaler son petit dej en regardant le quartier s’agiter.

La signature : des pâtisseries néo-classiques, précises et très légèrement revisitées, où le beurre et le sucre ne prennent jamais le pas sur le reste. Mention spéciale pour les viennoiseries au feuilletage parfaitement maîtrisé.

L’objet du délit : le millefeuille à la vanille de Madagascar, dressé minute et limité à 50 exemplaires. Un nombre atteint en quelques heures, vu le monde qui s’y presse.

137 avenue Parmentier, 75011
www.yanncouvreur.com

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Succès annoncé : la chocolaterie Cyril Lignac

L’ambiance : contemporaine et lisible, à l’image du grand Lignac, qui a décidé d’inaugurer son dernier lieu estampillé « Gourmand Croquant » entre sa pâtisserie et son Chardenoux. Ouverte à Pâques, la chocolaterie signée par le studio Be-Pôles joue sur un esprit post-industriel bien étudié, avec grand comptoir et table d’hôte. Aux fourneaux, le bras droit dédié Benoît Couvrand.

La signature : une gourmandise affichée jusque dans le slogan, enrobant muffins, tartelettes, éclairs, cookies et macaron. Et contrairement aux packagings un rien too-much des tablettes de chocolat, les créations accusent une rafraichissante simplicité, où tout repose sur la provenance du cacao.

L’objet du délit : des barres chocolatées revues à la sauce Lignac, dont un Twix plus vrai que nature. Régressives et démocratiques.

25 rue de Chanzy, 75011
www.lachocolateriecyrillignac.com

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Parigotte : Compagnie Générale de Biscuiterie

L’ambiance : montmartroise, comme dans la pâtisserie éponyme de Gilles Marchal, ouverte il y a près de 2 ans. Cette fois, l’ancien du Plaza puis du Bristol, Lorrain à la discrétion appréciée, imagine une biscuiterie comme dans le temps, située sur la butte et juste en dessous d’une charmante terrasse (privée). Etagères en bois, grosses boites en allu et atelier qui donne envie d’y passer la journée, Gilles se pose ici tranquillement, bien loin du tapage médiatique qu’il aurait pu provoquer, s’il l’avait voulu.

La signature : ici, le feuilletage se réinvente dans une version à la farine de seigle, en hommage à la galette de Madame Debray, inventée non loin un siècle et demi plus tôt. Tuiles vanillées, sablés au beurre, diamants, mendiants et même biscuits tour Eiffel, le Lorrain joue sur la tradition parigotte sans tomber dans l’attrape-touriste.

L’objet du délit : les 4 créations baptisées au nom des danseuses du French Cancan : La Goulue, Cha U Kao, Jeanne Avril et Nini Patte en l’air.

6 Rue Constance, 75018
www.gillesmarchal.com

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Sudiste: Donantonia

L’ambiance : mi-lisboète, mi-canal Saint-Martin pour cette épicerie-pasteleria un rien girly mais terriblement engageante avec sa vitrine chargée, sa table d’hôte et sa vaisselle fleurie. Derrière cette belle affaire, on trouve Canelas, pâtisserie portugaise du 93 devenue lieu de pèlerinage pour les amoureux de Lisbonne.

La signature : une générosité affichée, une crème qui déborde volontiers des Bola de Berlim, beignets charnus faits pour s’en mettre plein les doits. Pourtant tout est bien calibré ici, l’indice glycémique dépassant rarement l’irraisonnable. Et avec ça ? une belle carte salée à ne pas négliger.

L’objet du délit : les pastels de nata, forcément. Dorure parfaite, cœur aérien et feuilletage bruissant.

8 rue de la Grange aux Belles, 75010
facebook

 

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Insta-ready : Fou de pâtisserie

L’ambiance : une boîte à sardines gaie et soignée, créée par les fondatrice du magazine du même nom, Julie Mathieu et Muriel Thallandier. Du marbre, un parquet aux lattes roses, une devanture à l’anglaise et un papier peint dans le ton. Une fantaisie bien dosée.

La signature : unique à Paris, puisque Fou de Pâtisserie propose les gâteaux des pointures parisiennes, grandes maisons et chefs du moment : Pierre Hermé, Hugues Pouget (Hugo & Victor), Jacques Génin , Christophe Adam (ouvert juste en face, mais passons) ou encore quelques invités triés sur le volet. Une aubaine pour les indécis.

L’objet du délit : choix cornélien. Disons en plus du reste, les pots de la marque Confiture Parisienne, difficilement trouvables ailleurs.

45 Rue Montorgueil, 75002
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