Huit ans maintenant que la marque hôtelière « à taille humaine » Mama Shelter de la famille Trigano se décline à travers le monde. D’abord lancé à Paris puis à Istanbul, l’hôtel hipster a conquis la Californie… et Rio cet été. Genèse d’un succès impérieusement cool.
Par Jean-Pascal Grosso
Qui ?
Le fruit de la holding Trigano and Sons – triumvirat composé de Serge Trigano, ancien président du Club Méditerranée, et de ses deux fils, Benjamin et Jérémie – associé à l’urbaniste et philosophe Cyril Aouizerate (parti depuis) et à Michel Reybier (ex-Groupe Aoste). Au design : Philippe Starck, qui a finalement quitté l’aventure (remplacé par Thierry Gaugain à Los Angeles et Jalil Amor à Rio). En 2014, le groupe AccorHotels s’offre 37 % de parts dans le groupe. Seule ombre au tableau : le Mama Shelter Istanbul, fermé en mai dernier à la suite d’un non renouvellement de contrat avec un bailleur compliqué.
L’esprit des lieux ?
« Bobo branché » pour reprendre la formule consacrée. « Notre objectif, explique Benjamin Trigano, contrairement à pas mal de boutique-hôtels et quelles que soient nos adresses, est de rester dans la même gamme de prix. Et, en ce qui concerne le “food & beverage”, nous insistons pour avoir accès à des produits locaux. »
Les + produit ?
Ambiance décontractée, plafonds tagués, Dj’s et musique live, Photo Booth et Video Booth, literie 5 étoiles, iMac 27 pouces dans les chambres, baby-foot géant, conciergerie virtuelle, films gratuits (dont de nombreux « pour adultes »), onguents maison Mama Skin, ainsi qu’une sélection de produits bonus décalés liés à l’aspect culturel de chaque ville, en vente en boutique.
À table !
L’éminent Guy Savoy joue désormais les chefs d’orchestre pour les cuisines du groupe.
Quand ?
Première ouverture à Paris en 2008. Dernier en date Rio, ce mois de juillet 2016. Prochaine étape : la Thaïlande.
Combien ?
Investissement : entre 125 000 et 150 000€ par chambre. Chiffre d’affaires en 2015 : 47 millions d’euros. Neuf de plus que l’année précédente. Objectif : « Entre 150 et 200 millions € d’ici 2020 », selon Serge Trigano.
Où ?
Paris (2008)
Rue de Bagnolet, dans le 20e.
145 € la nuit.*
127 chambres.
Le + : un barbecue sur le rooftop l’été.
Le – : sa localisation excentrée (voulue) qui peut décourager.
Marseille (2012)
Rue de la Loubière, à deux pas du Cours Julien, dans le 6e.
105 € la nuit.
127 chambres.
Le + : le bar à pastis, Mama Pastaga.
Le – : pas de rooftop dans la ville ensoleillée.
Lyon (2013)
Rue Domer, dans le 7e, près de la place Jean Macé.
115 € la nuit.*
156 chambres.
Le + : les 6 salles de séminaires.
Le – : des prix resto jugés prohibitifs au pays du Bouchon.
Bordeaux (2013)
Rue Poquelin Molière, près du théâtre Fémina.
125 € la nuit.*
97 chambres
Le + : mixité sociale et générationnelle de la clientèle pleinement réussie.
Le – : un quartier très punk à chien.
Los Angeles (2015)
Sur Selma Avenue, à deux pas de Hollywood Boulevard.
179 $ (160 €) la nuit.*
70 chambres
Le + : situation idyllique et rooftop à 360°.
Le – : on cherche toujours. Une vraie réussite.
Rio (2016)
Quartier de Santa Teresa, sur les hauteurs de Rio.
À partir de 650 réais (163 €) la nuit.
56 chambres.
Le + : ambiance cocooning minimaliste avec ses deux bâtiments de deux étages et ses patios.
Et demain ?
Bangkok, Lille, Toulouse, Paris-Porte de Versailles, Zurich, Mexico, Séoul, Amsterdam, Barcelone, New York et Londres. Parmi ces nouvelles adresses, plusieurs hôtels Accor destinés à être « rénovés » en Maman Shelter.
* Prix moyen.