Goût du jour Le 31/08/2016 par Felix Besson

Dans le verre de la génération Y

Finir les verres qui traînent n’est pas notre genre. Mais étudier les notes de bar calées sous le cendrier peut apprendre beaucoup sur une génération.

Par Adrian Forlan

 

Le vin naturel

Arrivés sur le dos des restaurateurs post-bistronomie – soit la galaxie Pierre Jancou, Bertrand Grébaut, Inaki Aizpitarte –, les vins naturels ont poussé loin le bouchon de la morale. Si la définition fait débat, leur conception s’appuie sur trois points cardinaux : les raisins sont issus de l’agricultue biologique ; les vendanges sont manuelles… et aucune intervention technique n’est autorisée pour altérer la vie bactérienne du vin. Il va sans dire qu’aucun ajout chimique n’est permis et les dosages en sulfites sont faits à des mesures infinitésimales. Si les premières revendications de vin naturel remontent à 1903, il a fallu que les cuisines soient reprises en main par des chefs aspirant à faire du repas un moment éthique. Pourquoi pas.

CAVE CHATEAUBRIAND

Crédit photo : @chateaubriand_cave


Le Spritz Aperol

Un beau jour, ils ont éclos sur toutes les tables des cafés et des restaurants. Du moindre rade jusqu’au plus étoilé. Probablement, les historiens de la boisson se pencheront avec perplexité sur ce succès inopiné. Bravo à Campari pour la stratégie la plus efficace du monde alcoolier de récente mémoire. Pas moins de 1,56 milliard d’euros (au niveau mondial) proviennent annuellement de la réalisation du cocktail favori des Vénitiens – dont la conquête du monde s’est prolongée par d’autres moyens.

SPRITZ

Crédit photo : @aperolspritzofficial


Le jus vert

Il en fallait bien un. Pressés à froid, une poignée de légumes verts divers et au choix – kale, fenouil, concombre, épinards – censés nettoyer le foie, ou le pancréas, ou les intestins, ou tout ça à la fois. Pour le plus grand bonheur des comptables, ravis des culbutes réalisées par la vente de microbouteilles au prix fort.

DETOX DELIGHT

Crédit photo : @detoxdelight


Le café

Bonne conscience globalisée oblige, le petit jus matinal a fait son mea culpa. Il faut désormais que les graines de café, après avoir été équitablement récoltées, passent entre les mains expertes d’un barista sinon rien. Si possible sur une machine antique, comme celle du Caffè Stern*, qui fêtera ses 55 ans cet automne.

Caffè Stern, 47, passage des Panoramas, Paris IIe, www.caffestern.fr

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