Entertainment Le 10/05/2016 par Felix Besson

Les plus grosses escroqueries de ces dernières années

Au top niveau de la reconnaissance médiatique, on trouve les acteurs, artistes… et les escrocs. Vandales, méthodiques ou plus soft dans leurs tactiques, les bandits 2.0 rivalisent d’ingéniosité pour exhorter des millions aux grands noms du marché boursier. Dernière affaire en date? La fraude à la TVA sur la taxe carbone, qui fait jaser le monde entier. A l’occasion du come-back des génies de l’entourloupe à grande échelle, retour sur le mode d’emploi des plus gros coups de ces dernières années.

Par Félix Besson

1- La fraude à la TVA sur la taxe carbone

L’arnaque : Il suffit de revendre TTC à des entreprises des quotas de CO2 achetés hors taxe, puis disparaître (en Israël, où la juridiction est plus clémente sur les affaires extérieures) en empochant la TVA, avancée généreusement par les caisses françaises. Le plus ? On y gagne jusqu’à 1,7 milliard d’€ avec une tactique bien rodée et un peu de chance.

Le contexte : Etalée sur six mois seulement, de novembre 2008 à juin 2009, elle est considérée comme l’arnaque du siècle pour la Cour des Comptes. La preuve que le système français n’est pas infaillible.

Name-dropping :  Cyril Astruc (le cerveau), Marco Mouly (l’élégant), Grégory Zaoui (le mafieux corse), Me Arié Gouta (l’avocat corrompu).

Indice scandale : 98%.

Le butin : un yacht estimé à 8 millions d’€, 14 voitures de luxe, des fourrures, 12 montres à 50K, 6 triplex à Paris intra-muros.

cyril-astruc-alias-alex-khann_5020436


2- La pyramide de Ponzi de Madoff

L’arnaque : c’est l’escroquerie dite « pyramidale ». Monter un fonds d »investissement spéculatif, où l’on propose à de gros clients triés sur le volet un taux de profit avantageux de 17%. Au fur et à mesure, l’argent déposé par les premiers n’est pas investi mais détourné. Si par hasard l’un des clients vient à récupérer ses liquidités, les sommes déposées par les nouveaux arrivants servent à camoufler le système. 

Le contexte : lors de la crise de 2008, l’ensemble des clients du fonds d’investissement retirent leurs liquidités en un coup. Malheureusement pour eux, ils ne restait que 3 sur les 17 milliards de $ gérés. Et Bernard plonge pour 150 ans

Name-dropping : Bernard Madoff (le père d’une génération de malfaiteurs), Harry Markopoulos (l’analyste financier lucide), Irving Picard (administrateur judiciaire chargé de liquider la société de Bernard Madoff), JP Morgan (la banque éclaboussée par le scandale), Sonja Kohn (la complice autrichienne).

Indice scandale : 100%

Le butin : un cottage à Montauk (3 millions de $), un penthouse en duplex à Manhattan (10 millions de $), une villa à Palm Beach (8,5 millions de $), un piano Steinway (39.000 $), plus de 50 costumes sur mesure, un yacht de 16,5m (30 millions de $).

(FILES) A picture taken on January 14, 2

 

2bis : l’inspiré

L’arnaque : la société Ezubao, qui proposaient des taux de profit très alléchants (entre 9 et 14,5%), a orchestré la même escroquerie pyramidale de masse que Madoff, précurseur en la matière. L’argent déposé par les derniers particuliers et entreprises servaient à rembourser les apports précédents qui avaient été détournés. Un classique.

Le contexte : 21 personnes mises en état d’arrestation en 2016, 900.000 victimes du système frauduleux depuis la création de la société en juillet 2014, et un préjudice total de 7 milliards d’€.

Name-dropping : Ding Ning (à l’origine du concept, surnommé le Madoff chinois), Zhang Min (la maîtresse de l’escroc), Li Keqiang (premier ministre chinois).

Indice scandale : 45%

Le butin : un salaire mensuel d’1 million de yuans (140.000 €), une bague en diamant (2,5 millions de $) offerte à sa maîtresse, une villa à Singapour (18 millions de $).


3- Les « appels au président »

L’arnaque : appeler les sièges de grands acteurs du marcher boursier (le comptable, en général), se faire passer pour le PDG et invoquer des motifs exceptionnels pour sortir d’importantes sommes d’argent en liquide. Osé, mais efficace. La stratégie paye, les malfrats enchaînent les succès.

Le contexte :  en 3 ans, plus de 250 millions d’€ ont été exhortés chez les plus grands du CAC40 : Michelin, Vinci, LVMH, Nestlé, La Poste, tous les secteurs d’activité y passent. Au final, 700 procédures de fraude ont été recensées.

Name-dropping Gilbert Chikli (le cerveau), David Attiach (le principal complice), Shirley Vacaint (la petite amie du cerveau).

Indice scandale : 68%

Le butin : 400 millions d’€ récoltés, 15.000 € d’argent de poche hebdomadaire à madame, une villa à Ashdod (4,5 millions d’€), deux 4×4 Porsche (160.000 €).

Fotolia_80590083_Subscription_XXL

Sur le même thème

Votre avis nous interesse