Entertainment Le 28/02/2017 par La rédaction

4 questions à Stéphane Malka, l’architecte qui part à la conquête des toits Parisiens

Jeune architecte exposé au MoMA, au Victoria Museum de Melbourne ou encore à la Cité de l’Architecture à Paris, Stéphane Malka est l’un des chefs de file de la nouvelle garde architecturale.Ex-graffiti artist, scénographe, écrivain et maître conférencier, cet architecte et designer multi-facettes passé par les Ateliers Jean Nouvel fit ses débuts à la fin des années 90, en imaginant les scénographies des défilés haute couture Thierry Mugler. Depuis quelques années, il  prend le contrepied de la crise du logement et de la flambée des loyers en partant à la conquête des toits de Paris. Rencontre.

Par Mélanie Mendelewitsch

 

1- Quel est votre parcours?

J’ai débuté à la fin des années 90 en dessinant des scénographies pour les défilés hautes couture Thierry Mugler; un apprentissage passionnant de l’architecture éphémère qui m’a appris la rigueur technique et la rapidité d’exécution au beau milieu de l’effervescence des backstages, puisque mes installations se devaient d’ être montées en moins de 24h! Par la suite, j’ai collaboré avec les Ateliers Jean Nouvel et d’autres grandes agences internationales avant de me focaliser sur mes propres productions architecturales en fondant mon agence en 2010. Mon agence Parisienne comprend un département entièrement consacré aux surélévations urbaines.

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2- Comment vous est venue l’idée de surélever les toits de Paris? En pratique, comment ça se passe?

Construire sur l’existant est une vraie réponse à l’étalement urbain. Paris est une ville où il n’y a que des tranches de ciel, on ressent donc un besoin constant de lumière, de redécouverte de l’horizon et de la diversité des toits parisiens. Du fait de la loi ALUR, il est aujourd’hui possible d’augmenter la superficie de son patrimoine immobilier. Je travaille sur le sujet des surélévations depuis plus de 10ans -j’ai dessiné le premier restaurant-bar niché sur les toits de Paris aux Galeries Lafayette en 2003- et face à la demande grandissante des propriétaires qui me contactaient, j’ai crée un département entièrement consacré aux surélévations, en directe collaboration avec une équipe composée d’ingénieurs, de juristes, de promoteurs et d’urbanistes spécialistes de la question.

Nous proposons des constructions modulaires à l’identité architecturale forte, sur-mesure et à des prix inférieurs à 40% à ceux du marché. Une mini révolution architecturale synonyme d’un accès à l’acquisition plus aisée, raison pour laquelle j’ai baptisé ces projets «Maisons Démocratiques».Cette mutation est l’occasion pour moi de redéfinir une nouvelle identité architecturale innovante et écologique, au coût modéré mais avec des très hautes attentes qualitatives et énergétiques. J’imagine certes un Paris vertical, mais sur le patrimoine bâti :  il ne s’agit pas de constructions ad nihilo mais d’une extension verticale, un peu comme une prothèse.

3- Quelle est la genèse de votre livre le Petit Paris, dans quelles circonstances cet ouvrage a t il vu le jour?

C’ est une déclaration d’amour à la ville Lumière, un livre manifeste qui propose de nouveaux usages, de nouvelles façons de l’habiter. Occuper les zones inexploitées, ces espaces négligés qu’on appelle dents creuses ou murs pignons. Mon expérience de graffiti artist et ma déambulation dans les rues de la Capitale a largement contribué à m’y sensibiliser. Il y est question de construire de la ville sur la ville, de profiter de chaque aspérité que la morphologie urbaine autorise pour construire des logements et des lieux culturels  sur l’horizon des toits parisiens.

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4- Parlez nous de vos derniers projets majeurs?

J’ai réalisé la scénographie architecturale de la COP22 à Marrakech en Novembre dernier. Je dessine également des bureaux , comme dernièrement pour l’entreprise Adyax, 1000 mètres carrés en plein cœur du quartier du 2ème arrodissment de Paris.  L’occasion pour moi de redéfinir la notion d’espace professionnel à l’heure de la mobilité des postes de travail.

J’ai également imaginé la Nouvelle Heloïse, des bureaux composés d’espaces en perpétuel mouvement, un véritable camouflage intérieur polyvalent grâce aux MuMo (Murs Mobiles), système de cloisons flottantes que j’ai développé et breveté à cette occasion. Dans le registre du logement, je dessine une villa «clippée» sur une falaise à Malibu en Californie, où la roche et la végétation alentour font partie intégrante de l’intérieur des lieux, ainsi qu’une Case Study House située dans les Hauts de Seine dont la livraison est prévue pour le premier Trimestre 2017. Début 2018 sera livrée Oxygen, un vaste complexe d’activité et de restaurants avec un parc sur l’entrée Orientale de La Défense, à la fin du pont de Neuilly, dans l’axe historique de Le Nôtre. Par ailleurs, je travaille actuellement sur une dizaine de surélévations de logements individuels et collectifs à Paris et dans la région Parisienne à différents stades:  chantier, permis de constuire en instruction, ou encore au stade d’incubation à l’agence.

LA NOUVELLE HELOISE

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