Entertainment Le 21/12/2015 par La rédaction

Enquête : des parties « X » très rentables

Net économie lubrique, professionnalisation des partouzes… Quand la libération des mœurs rejoint le libéralisme, de nouveaux modèles de gestion apparaissent. Propriétaires de clubs libertins parisiens, organisateurs de soirées privées très hot et autres amateurs de plaisirs sans entraves, tout le monde y trouve son compte.

Par Bruno Godard

 

Une rue anonyme nichée derrière le Palais Royal. Une devanture discrète devant laquelle on peut passer des dizaines de fois sans imaginer un seul instant que, quelques mètres sous terre, se cache le club libertin le plus mythique de la capitale. Les Chandelles, où DSK avait ses habitudes, est toujours fréquenté par de nombreuses stars de la télévision et du cinéma qui viennent y tester leur célébrité sans vêtements. C’est le Graal des libertins parisiens et, du coup, les prix grimpent en flèche. Xavier*, avocat de 40 ans, y vient régulièrement avec son amie du moment avec qui il aime dîner au restaurant du club avant de descendre dans les alcôves. Et tant pis si le repas et l’accès aux caves voûtées lui coûtent plus de 250 euros, le prix d’un étoilé. « La démocratisation du libertinage est une vaste fumisterie, en tout cas dans ce genre de lieu haut de gamme. Pour entrer, il faut être riche, célèbre ou très beau. Et c’est seulement si tu as au moins deux de ces trois qualités que tu as toutes les filles pour toi », précise Xavier, qui a manifestement la chance de faire partie de ces élus, tant il vante les nuits fauves des Chandelles.

Des lieux moins connotés

En écoutant le récit de ses étreintes, on imagine sans peine que les autres clubs historiques de Paris ont pris un vilain coup de vieux. Dans ces endroits hors d’âge, les hommes seuls paient souvent plus de 150 euros pour entrer et la folie sexuelle est rarement au rendez-vous. Ces établissements sont entrés dans un cercle vicieux : comme les affaires vont mal, ils acceptent de plus en plus d’hommes seuls, et donc, les couples les désertent. Aujourd’hui, le business des nuits libertines se fait dans des lieux plus ouverts et moins connotés. Et ceux qui tiennent les manettes ne sont plus des partouzeurs à l’ancienne, mais des pros de la nuit qui gèrent un club échangiste comme un établissement classique. C’est le cas de Nicolas Levy qui a ouvert The Mask, à deux pas des Grands Boulevards. Cet homme, organisateur des fameuses « Nuits de l’Ambassadeur », des fêtes classiques très prisées qui réunissent chaque année plusieurs milliers de noctambules déguisés, s’est lancé dans l’aventure il y quatre ans. « Aujourd’hui, tout va très bien, mais au début, rien n’était simple, précise-t-il. Certains partenaires commerciaux qui travaillaient avec moi sur les “Nuits de l’Ambassadeur” n’ont pas compris pourquoi je voulais me lancer dans ce genre d’aventure. Le sexe n’est pas sale, ce n’est que du “kiff” et je voulais simplement prouver que les nuits libertines pouvaient être un business comme un autre. »

Dans ce « bar transgressif », les clients, qui peuvent se faire prêter un masque vénitien pour rester totalement anonymes, participent à des soirées à la Eyes Wide Shut. « Les nuits libertines sont remplies de codes, de règles non écrites que j’ai voulu remettre au goût du jour, poursuit Nicolas Levy. Avec mon expérience dans l’événementiel et en attirant une nouvelle clientèle, j’ai réussi mon pari et des couples peuvent venir au Mask pour connaître le grand frisson en tout sérénité… » Pour un tarif bien plus abordable que dans les vieux clubs, allant de 30 euros en semaine à 75 euros le week-end pour un couple.

Echangisme à la maison

A l’Overside, club parisien réputé pour accueillir les plus jeunes des libertins, le tarif tourne autour de 80 euros pour un couple et de 120 euros pour un homme seul lors des soirées trio. « Nous ne sommes pas trop nombreux, précise Luc*, qui vient toujours seul dans ce club. Du coup, on trouve toujours des partenaires. Pas comme dans les vieux clubs où un couple est harcelé par 15 ou 20 mecs… » Dans les clubs échangistes, les prix des boissons ressemblent à ceux pratiqués dans des boîtes de nuit classiques (autour de 20 euros pour les alcools). Pour les chauds lapins, comme pour les autres noctambules, la nuit est de plus en plus onéreuse, pour un résultat qui n’est pas toujours à la hauteur des espérances.

Retrouvez le suite de notre enquête dans L’Optimum n°79

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