Entertainment Le 07/02/2017 par La rédaction

Portrait : les patrons de la nuit parisienne

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Lionel Bensemoun / 43 ans

Petit-neveu du fondateur de la dynastie des casinos Partouche, il a créé – avec l’artiste André Saraiva, son agence événementielle La Clique et un club « de copains » – Le Baron, temple de la nuit parisienne qui s’est exporté au-delà de nos frontières, de New York à Shanghai. Sur sa lancée, à Paris, il a ouvert Nüba, Le Fantôme et La Mano, son dernier-né, un restaurant-club avec carte de tapas, cours de danse et de yoga, conférences, qui vient étoffer son offre déjà appétissante de restaurants, de Nanashi à la mythique institution Lapérouse, qu’il a pris sous son aile.

Le bilan de l’année de votre société ?

Il n’y a pas de société, c’est bien ça l’enfer ! Le chiffre d’affaires global est à peu près de 10 millions d’euros par an, avec environ 200 salariés. La culture club a beaucoup changé ces cinq dernières années, c’est pourquoi je fais des restaurants, je vieillis aussi…

Quelle est votre stratégie de croissance et de développement ?

La décroissance ! J’ai ralenti l’investissement en ville pour m’intéresser à la banlieue et à la campagne, privilégiant les offres d’exception : une nuit à Art Basel, un moment à Calvi, une semaine en Toscane, à la Villa Lena, un nouvel endroit où le luxe tourne autour de la nature et de la culture. Le schéma économique en restauration ou en club dégage peu de profits et reste fragile, alors autant se faire plaisir avec des projets différents : mes prochaines affaires ressembleront plus à des kolkhozes ou des kibboutz qu’à une SARL capitaliste !

Avez-vous réorienté votre business ?

J’ai toujours essayé d’avoir ma particularité, d’être différent et de ne pas faire du copié- collé, tout en ayant un temps d’avance.

Qui vous soutient financièrement ?

J’ai peu d’appuis : un copain polytechnicien m’a aidé sur certains business en apportant des fonds personnels et un entrepreneur de la nuit qui, se faisant passer pour un investisseur, m’a entraîné dans ses arnaques.

Vos projets ?

Je tente de donner plus de sens à mon business. C’est ce que j’ai fait avec La Mano, un lieu engagé qui privilégie les productions locales. Je ne veux pas d’industrie derrière : la cuisine est bio, les alcools artisanaux, la musique sans technologie. C’est un endroit « fair trade », avec en journée des conférences sur l’environnement, la nature, le mysticisme… C’est un QG pour ceux qui veulent changer notre système. Je veux proposer une autre façon de consommer.

Votre projet le plus osé ?

La Villa Lena, depuis trois ans. Partir au fin fond de la Toscane pour faire un hôtel-club- fondation d’art, c’était assez osé. Un pari aussi, d’y amener des gens du monde entier et de leur offrir une autre façon de se divertir. C’est aujourd’hui un succès.

L’événement le plus fou ?

Avec La Clique, ma boîte événementielle, j’ai organisé pendant dix ans un grand nombre de soirées atypiques. La plus incroyable fut la “Demolition Party”, en 2008 au Royal Monceau, avec 4 000 personnes venues du monde entier. Une nuit entière, dédiée à l’art contemporain, à la musique, aux performances, avec une mise en scène sur plus de 5 000 m2. Pour beaucoup, c’était la soirée de la décennie !

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