Style Le 13/04/2016 par Felix Besson

Rencontre avec Habib Beye, consultant du Canal Football CluB

Habib Beye, ex footballer reconverti en homme de télé, tord le cou au cliché tenace du footeux bling bling. Consultant du Canal Football Club, il participe également à J+1, programme au ton décalé qui décrypte chaque Lundi soir l’actu de la Ligue 1. Pour l’Optimum, cet esthète en jeans-baskets se confie sur son goût pour la mode et l’horlogerie.

Par Mélanie Mendelewitsch

 

Vous êtes amateur de haute horlogerie. Vous considérez-vous comme un collectionneur ?

En effet, oui. Je conserve ma collection dans un coffre à la Banque, comme un véritable trésor! Je suis un vrai passionné de montres, depuis que j’ai acheté ma première belle pièce au début de ma carrière pro, une Pacha de Cartier. Je m’étais un peu ruiné, car à cette époque, les salaires n’étaient pas très élevés. J’aime également Rolex, les montres Bréguet, et Audemars Piguet dont je suis particulièrement fan. Mon prochain objectif? L’acquisition d’une montre Richard Mille.

Quels étaient vos rêves matériels étant enfant ?

Ça peut paraître cliché, mais j’avais deux rêves de gosse: pouvoir m’acheter une montre de luxe, et une Ferrari. Je m’étais juré que si un jour je gagnais suffisamment bien ma vie, je m’offrirai les deux, et ce sont deux rêves que j’ai eu la chance de pouvoir accomplir. Je conçois qu’on puisse trouver ça futile et même discutable, car évidemment il y a plus important que ça dans la vie, mais je suis heureux d’avoir pu les réaliser.

Etes-vous aussi exigeant pour vous vêtir?

J’ai eu ma grosse période Dolce & Gabbana, et c’est une marque que j’aime toujours, même si je varie un peu ces derniers temps. A un moment, c’était une enseigne assez élitiste, or depuis quelques années, beaucoup de monde porte leurs créations, même si concernant les costumes, cela demeure une marque d’exception. Du coup, j’ai commencé à m’intéresser à ce que faisait Tom Ford, et je reste aussi fidèle à Armani. J’aime les coupes très fit et près du corps, parfois trop parait-il. Depuis que je suis consultant au Canal Football Club et pour J+1, j’ai découvert d’autres marques comme The Kooples qui répondent à mes attentes, tant sur la qualité des tissus que sur les coupes.

Quel regard portez-vous sur le goût souvent douteux des footeux en matière de mode?

Je pense que c’est avant tout une question de culture. J’ai l’impression que les joueurs de foot Français ne sont pas sensibilisés à la culture du vêtement. Ma mère m’ a toujours dit une chose: «Si t’as rien à dire, au moins efforce toi d’être élégant»! Ça me frappe d’autant plus quand je me rends en Italie pour les matchs de Ligue des Champions: les joueurs arrivent en costume, c’est élégant même lorsqu’ils les portent avec des baskets. Ça contraste forcément avec la France, où les footballeurs arrivent au stade avec des casquettes de travers et le pantalon mi-fesses! Je peux me permettre de dire ça, car j’ai un  minimum de recul, ayant été joueur moi même, et ayant fait les mêmes erreurs. J’aurais aimé à l’époque que quelqu’un au club nous le dise, nous guide.

Etes-vous attentif aux tendances masculines?

Oui, mais je les suis de manière modérée. J’ai sauté à pieds joints dans la tendance du jean slim. Quand je suis arrivé en Angleterre avec mes jeans très ajustés, dans les vestiaires les mecs criaient en anglais «Tiiiiight» d’une voix aiguë pour me chambrer gentiment. Sinon,  je ne suis pas fan des pantalons de costume trop courts, façon pêche aux moules. Les Italiens et les Espagnols en sont très friands.

D’après-vous, qui s’en sort le mieux dans le monde du foot ?

Je dirais Pep Guardiola. Il y a aussi Michel, l’entraîneur de l’OM, qui est plutôt élégant. Ses détracteurs disent d’ailleurs souvent de lui qu’il est plus concentré sur ses tenues vestimentaires que sur les performances de son équipe… Récemment, je regardais aussi un match du FC Barcelone, et je trouve que Luis Enrique a un style casual plutôt cool, en  baskets et chemise en jean. J’aime également la façon dont s’habille Massimiliano Allegri, l’entraîneur de la Juventus de Turin, qui porte toujours de beaux costumes bien coupés. Il ne faut pas se mentir: en général, les Italiens sont ceux qui ont tout compris.

 

Habib Beye en chiffres :

467 matchs à son actif

15 ans de carrière sportive dans le foot

3 ans de TV

2,8M : le montant de son transfert de l’OM à Newcastle en 2007

 

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