À une semaine de l’annonce des 23 joueurs sélectionnés pour l’Euro 2016, l’absence confirmée de Karim Benzema laisse perplexe. Réalisme, expérience, popularité… Le passé de l’avant-centre en Bleu doit-il faire regretter son absence ?
Par Mathilde Berthier
27 : c’est le nombre de buts inscrits par le joueur en 81 sélections, soit une moyenne d’un but tous les trois matchs. Au Real de Madrid, où il évolue depuis 2009, l’attaquant de pointe est bien plus efficace avec une moyenne d’un but tous les deux matchs (214 réalisations en 110 performances). À sa charge, beaucoup de Bleus affichent un écart de réalisme considérable entre leur club et la sélection, faute de discipline tactique collective. Au même poste, Griezmann, Giroud et Gignac ne font pas mieux avec un but chacun toutes les 270 minutes. Dans les années 2000, Thierry Henry n’était pas loin d’un but tous les deux matchs. Nostalgie, quand tu nous tiens.
3 : c’est le nombre de compétitions officielles disputées par Karim Benzema depuis son premier match en Bleu, le 28 mars 2007. Mais trois, c’est aussi le maigre nombre de buts marqués par le joueur sur l’ensemble de ces compétitions, avec trois réalisations sur la seule Coupe du Monde 2014. S’il a remporté 13 trophées avec l’Olympique Lyonnais et le Real Madrid, le Français n’a jamais rien gagné avec l’Équipe de France. Les Bleus ne gagnent donc pas avec Benzema, mais ils ne gagnaient pas non plus sans lui (pas de victoire depuis la Coupe des Confédérations en 2003, hormis le coup d’éclat de 2010). En somme, le Madrilène participe du manque de réalisme de l’Équipe de France, mais il n’en est pas le seul responsable.
81 : c’est le pourcentage de Français approuvant l’absence de Karim Benzema à l’Euro 2016, selon un sondage ODOXA pour RTL et Winamax. Échec ultime : le joueur a même été évincé du nouvel album Panini… Popularité proche de 0 pour l’ex-joueur préféré des Français, qui vient cependant d’être élu « joueur du mois » par les supporters du Real.
0 : c’est le nombre de cartons rouges récolté par le Lyonnais depuis le début de sa carrière professionnelle. Agité en coulisses, le joueur fait figure d’élève modèle sur le rectangle vert. Taclé par Manuel Valls après l’affaire de la sextape, Benzema s’est défendu par un twitt sans équivoque : « 12 saisons que je suis professionnel : 541 matchs joués 0 carton rouge 11 cartons jaunes ! Et certains parlent de mon exemplarité ? ». Avec Benzema, les Bleus ne risquaient donc pas un nouveau « 9 juillet », triste date où Zinedine Zidane avait raflé le douzième carton rouge de sa carrière en assommant Materazzi… Alors, Benzema sage, Benzema placide…ou Benzema je-m’en-foutiste ? La réponse en 2018.
