Sport Le 21/11/2016 par Felix Besson

Le sportswear yankee made in UK de Reebok

Des grandes heures de l’aérobic à la conquête du streetwear avec sa fameuse « Pump », la marque anglaise Reebok a fait de l’Amérique son terrain de jeu préféré.

Par Laurent-David Samama

 

La génération Y s’en souvient à peine… Pourtant, avant de lancer son fameux modèle « Pump », de sponsoriser l’Américain Allen Iverson ou le Français Thierry Henry, la marque Reebok n’était pas qu’une marque internationale. Pire, jusqu’en 1986, elle affichait fièrement ses origines britanniques sur son logo, où figurait un Union Jack. Le symbole d’une histoire née presque un siècle plus tôt, dans la bonne ville de Bolton, près de Manchester, où un dénommé Joseph William Foster y créa les premières véritables chaussures à crampons. Une invention qui allait changer à jamais la face du sport moderne… Très vite, les athlètes se les arrachent, battant record sur record grâce aux « souliers qui font gagner ». En 1924, lors des JO de Paris, Foster sponsorise toute la délégation britannique. Bien avant l’ère du sport-business, le chausseur tient son premier gros coup !

The-Pump_1989


En 1958, deux de ses petits-enfants (Joe et Jeff), reprennent le flambeau et donnent un nom original à leurs sneakers maison : Reebok (antilope, en afrikaans). L’affaire se développe localement jusqu’à ce Paul Fireman, un investisseur américain, ne découvre la marque sur un stand du Chicago International Sneaker Trade Show de 1979. Pressentant le potentiel de la marque, ce dernier va racheter la licence pour distribuer Reebok aux États-Unis. Fireman lance trois modèles destinés au running sur le marché américain, des paires vendues 60 dollars de l’époque. Le made in England fait fureur : quatre années seulement après son arrivée outre-Atlantique, le chiffre d’affaires de Reebok USA s’élève à 13 millions de dollars. En 1987, selon le New York Times, cette somme atteignait 1,3 milliard. Comment expliquer ce succès ? Est-il dû au remplacement de l’Union Jack sur le logo de la marque ? En partie seulement… Au cours des eighties, l’équipementier a surtout conquis l’énorme marché de l’aérobic, ancêtre du fitness, grâce sa gamme de baskets destinées à la gente féminine, les fameuses « Classic Leather » et « Freestyle ».


 

La décennie 90 voit Reebok investir les champs culturels et sportifs. Avec sa fameuse « Pump » à languette gonflable – 4 millions de paires vendues au cours des 18 premiers mois de commercialisation ! – Reebok fait irruption dans la rue. De Jay-Z à 50 Cent en passant par Scarlett Johansson, les célébrités s’emparent de la marque, lui apportent un supplément de cool. Pourtant, la tendance s’essouffle et la griffe va perdre du terrain face à ses concurrents Puma, Nike ou New Balance. En 2000, espérant inverser les choses, Reebok devient le sponsor officiel de la NFL. Un deal à 250 millions de dollars sur dix ans. Pas suffisant cependant pour rester indépendant. En 2005, Reebok rejoint le groupe Adidas. Son logo change à nouveau, le delta remplaçant le fameux vector et la gamme se repositionne sur le fitness. Entre identité et innovation, une nouvelle ère se profile.

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Reebok en chiffres :

1958 : création de la marque Reebok

1979 : Reebok arrive sur le marché US

1986 : abandon de l’Union Jack sur le logo de la marque

1989 : lancement du modèle Pump

2000 : Reebok devient le sponsor officiel de la NFL. Un deal à 250 M $

2005 : l’allemand Adidas avale Reebok pour un montant estimé à 3,8 M $

2014 : Reebok adopte le Delta rouge comme nouveau logo

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